Prix Roman Métis des Lycéens 2021: les élèves de 102 rencontrent Djaïli AMADOU AMAL

Dans le cadre du Prix Roman Métis des Lycéens, organisé par l’association La Réunion des livres, l’auteure camerounaise Djaïli AMADOU AMAL, lauréate 2021 pour son roman Les impatientes, est venue à la rencontre des lycéens réunionnais en avril.

Les élèves de  102 ont pu débattre avec elle à propos de  son roman d’inspiration autobiographique, roman qui a également obtenu le Prix Goncourt des Lycéens  2020. La rencontre a eu lieu jeudi 14 avril de 9h30 à 11h30, avec Philippe Seba, professeur d’histoire-géo, Maryline Ragenard, professeure documentaliste (Sergine Rivière, professeure de français de la 102, était hors département à cette période).

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Cette fervente militante pour le droit des femmes donne la parole, dans son roman Les impatientes, à 3 héroïnes qui chacune recèle une part d’elle-même, mariée de force à 17 ans. C’est grâce aux livres, à la littérature, au bonheur de lire très tôt découvert qu’elle a pu s’en sortir, puis à l’écriture, qui non seulement l’a aidée à se reconstruire mais aussi à devenir une écrivaine reconnue : d’abord paru en Afrique sous le titre Munyal, les larmes de la patience, elle a obtenu en 2019 pour ce livre le prix Orange du livre en Afrique.

La réédition française avec un titre plus adapté aux lecteurs occidentaux, Les impatientes, a été couronnée par le prix Goncourt des Lycéens et le Prix Roman Métis des Lycéens. Le livre est maintenant traduit dans plus de 20 langues ! Avec ce 3e roman, après Walaande, l’art de partager un mari  et Mistiriijo la mangeuse d’âmes, l’écrivaine brise à nouveau les tabous en revisitant ses thèmes de prédilection, le mariage précoce et forcé, la polygamie et les droits des femmes : « Trois femmes, trois histoires, trois destins liés. Ce roman polyphonique retrace le destin de la jeune Ramla, arrachée à son amour pour être mariée à l’époux de Safira, tandis que Hindou, sa soeur, est contrainte d’épouser son cousin. Patience ! C’est le seul et unique conseil qui leur est donné par leur entourage, puisqu’il est impensable d’aller contre la volonté d’Allah. Comme le dit le proverbe peul : « Au bout de la patience, il y a le ciel. » Mais le ciel peut devenir un enfer. Ces trois femmes impatientes parviendront-elles à se libérer ? »

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Les élèves de 102 ont su faire honneur à cette écrivaine au parcours hors du commun en lui posant des questions pertinentes tout au long de la rencontre, en lien avec la littérature et son vécu..

Un grand merci à Franck, ci-dessous debout à droite, photographe « officiel » de la rencontre !

Et à tous les collègues qui ont tenu à profiter de la rencontre (d’autres auraient bien voulu y assister mais leurs emplois du temps ne le leur permettaient pas) : Mmes De Alzua, Perego, Sincère, Wolf et M Seba.

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Djaïli Amadou Amal a fait de la littérature une arme de libération et entend porter la voix des femmes du Sahel. L’écriture est pour elle le miroir de la société et en cela elle salue le mouvement #Me2 !

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Pour terminer la rencontre, l’auteure, joviale mais néanmoins sérieuse, a mis en garde les élèves: « Ne croyez pas que les violences faites aux femmes que je décris dans ce livre ne se passent qu’au Sahel, qu’en Afrique. CHACUNE, CHACUN, doit se sentir concernée(é) ! Cela se passe partout dans le monde !

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Les impatientes faisaient partie de la sélection du Prix Roman Métis des Lycéens 2021, avec 2 autres romans en lice:

Ce roman d’amour et d’aventures, sur fonds de seconde guerre mondiale, a séduit les élèves de 102 par l’humour et la sensibilité du héros, la quête éperdue d’amour et de liberté de ce jeune soldat kabyle propulsé dans un monde devenu fou : « 1939, dans les montagnes de Kabylie. Adam a vingt ans et rêve de construire une maison pour Zina, son grand amour, la plus belle fille de Bousoulem. La vie serait si simple, si douce. Mais la guerre en décidera autrement. Arraché à son village et à sa fiancée, Adam est enrôlé de force par l’armée pour tuer des Allemands qu’il ne connaît pas, dans une France qu’il ne connaît pas.
Après s’être évadé d’un camp de travail réservé aux soldats coloniaux, il découvre avec ses compagnons un Paris occupé où il doit apprendre à survivre, entre rafles et marché noir, mauvaises rencontres et mains tendues. Guidé par ses rêves de liberté, retrouvera-t-il son Algérie et sa Zina bien-aimée ? »

« Dans l’Irak rural d’aujourd’hui, sur les rives du Tigre, une jeune fille franchit l’interdit absolu : hors mariage, une relation amoureuse, comme un élan de vie. Le garçon meurt sous les bombes, la jeune fille est enceinte : son destin est scellé. Alors que la mécanique implacable s’ébranle, les membres de la famille se déploient en une ronde d’ombres muettes sous le regard tutélaire de Gilgamesh, héros mésopotamien, porteur de la mémoire du pays et des hommes. Inspirée par les réalités complexes de l’Irak qu’elle connaît bien, Emilienne Malfatto nous fait pénétrer avec subtilité dans une société fermée, régentée par l’autorité masculine et le code de l’honneur. Un premier roman fulgurant, à l’intensité d’une tragédie antique. »
Prix Goncourt du Premier roman 2021.

Le choix des 102, ci-dessus en compagnie de Mme Rivière, leur professeur de français :

D’amour et de guerre et Les impatientes

C’est Anaé et Pollux qui sont allés défendre le choix de leur classe au jury du PRML, le jeudi 16 décembre 2021, à la médiathèque François Mitterrand, en compagnie de 6 autres lycéens.

Le jury a délibéré, après d’intenses discussions, et la gagnante est… Djaïdi AMADOU AMAL !

Avant cette délibération, le lancement officiel de l’édition 2021 du PRML a eu lieu au CDI du lycée Louis Payen, le vendredi 12 novembre 2021, sous l’égide de Philippe Vallée, président de La Réunion des Livres, avec Peggy-Loup Garbal, chargée de mission Communication pour La Réunion des Livres et Gilles Broyes de la DAAC.

Auteur: Maryline Ragenard

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